Les lents baisers



de tes yeux ma terre recouverte
ta paume effleure
rythme délicieux,

ouverte
est cette fleur 
à ton âme enlacée offerte

sur ta peau où mes lèvres laissent
un frôlement
ourler d'elliptiques caresses
et me glisser

 tout doucement
vers les promesses
ton souffle court

frisson d'amants

dans tes mains douces

je dépose
ces lents baisers
ils viennent nicher où je n'ose
ils s'éveillent de tes pensées
ils s'y envolent

 s'y reposent
pour s'élancer
et s'ouvrir la douceur des roses



Regard

les yeux sont des îles
l'océan immense
laisser l'expérience
défaire nos exils
claquement des voiles
suivre les étoiles
au ciel des prunelles
patiente présence


s'étendent les ombres
s'installe l'absence
vagues d'émotions
s'accroît la distance
tourment et frisson
dévotion des corps
au fond des iris
meurent en silence


ma proie renaissante
ma morsure si lente
me laisse espérer
que ta fin m'apaise
j'étends sur ton ombre
ma douce soirée
et dans la pénombre
j'emporte au profond


Simple offrande

elle est fleur, velours et fourrure, simple offrande
dans ses yeux, ornements, abri, douces amandes
apparaissent un reflet, un soupir, une flamme

ces trois regards lancés, gemmes si féminine
en cercles lents s'étendent aux rives de mon âme
et leurs ondes dorées me touchent.

                                                                    je devine …

au doux miroir offert, qu'une larme étendue
se repose, souvenir d'une écho sans narcisse
source calme, m'attende, et mon coeur éclaircisse.

Un rêve demeurant comme un vent parfumé
silencieusement m'enveloppe de lointains
et me frôle, jeu du temps doucement résumé.

un vol de mots soufflés par une chaleur fixe,
du fonds de ce mystère monte une lave étrange
d’où s’élance une aurore qui me prend et me change